Il s’agit alors de voir comment s'arranger avec ces exportateurs de vanille ainsi que de rétablir un dialogue de négociation avec les acheteurs internationaux. Sur terrain, notamment dans la Région de SAVA qui concentre 80 % de la production de vanille du pays, les acheteurs locaux, collecteurs et exportateurs, sont peu nombreux. Le prix minimum de l’or vert qui a été fixé par les autorités, rebute certains opérateurs. « Les collecteurs nous proposent des prix dérisoires qui sont beaucoup trop loin de ce qui a été annoncé par les autorités », déplore un planteur membre d’une petite coopérative de producteurs dans la Région d’Ambanja. Ce dernier qui a cédé sa production au plus bas prix pour récupérer son investissement annuel et rajoute que « certains d’entre nous se résignent à vendre à perte pour espérer récupérer un minimum d’argent ».
Leader
Pour rappel, Madagascar a instauré un prix fixe minimum toutes qualités confondues, de 250 dollars le kilo. Ces 250 dollars minimum font le jeu des autres pays producteurs car ils maintiennent un prix élevé, considéré comme un prix de référence. En effet, Madagascar est le leader mondial du marché de la vanille face à l’Indonésie et Papouasie Nouvelle Guinée, l’Ouganda et les Comores, pour ne citer que les principaux pays producteurs. De ce fait, le ministre et les entrepreneurs reviendront discuter
en table ronde avec les exportateurs de vanille aujourd’hui. Des concertations, qui iront dans le sens des objectifs de régulation de la filière, prônées par le Conseil national de la vanille (CNV). En effet, ce dernier vise à protéger les planteurs et défendre les prix de la vanille à tous les niveaux de la chaîne de valeur. D’ailleurs, tous les acteurs de la vanille sont membres d’office du CNV mais le conseil d’administration est composé de vingt-quatre membres dont la moitié pour le secteur privé dont le représentant du Groupement des exportateurs de vanille et le reste des représentants de l’État. Ainsi, le CNV veillera au respect des prix, à la sécurité des planteurs, à la traçabilité des produits, à la commercialisation, à la protection de la vanille malagasy et à l’assainissement du secteur et chaque département ministériel, représenté au sein du CA, a des attributions très précises.
Hary Rakoto